L’année commence traditionnellement par l’expression de voeux en tous genres. Dans le domaine culturel, on ne peut que souhaiter que les rendez-vous de l’été prochain confirment ou améliorent le bilan de la saison festivalière 2024. En effet, celui, provisoire, qui résulte de l’étude publiée par le Centre National de la Musique montre un taux moyen de remplissage de 78%, en hausse chez 44% des organisations interrogées, des recettes de billetterie en hausse chez 41% des répondants, et un impact des Jeux Olympiques plus faible que l’on n’avait pu le craindre (10% des festivals analysés). En revanche, l’équilibre financier demeure aléatoire (48% des événements concernés par l’enquête sont déficitaires), plombé notamment par la croissance inexorable des coûts techniques (58%), artistiques (53%) et de sécurité (44%).
L’étude comporte des profils détaillés par région et par thématique. Elle est accessible via ce lien:
https://cnm.fr/wp-content/uploads/2024/10/CNM-DEPS_Bilan-des-festivals-2024.pdf
Sur le plan politique, la culture offre un rare îlot de continuité au sein du chaos qui a saisi la France, puisque Mme Rachida Dati conserve au sein du cabinet de François Bayrou les responsabilités qui lui ont été confiées depuis un an par les gouvernements Attal, puis Barnier. La précarité d’un contexte général dominé par une majorité introuvable à l’Assemblée nationale et par la focalisation subséquente des partis sur une éventuelle élection présidentielle anticipée exclut cependant toute initiative innovante. Dans l’attente d’un accord sur le budget, chacun se contente d’expédier les affaires courantes. Le calendrier prévisionnel des événements nationaux reflète tout naturellement une rigueur que l’on espère temporaire: https://www.culture.gouv.fr/evenements-nationaux
Mise en veilleuse à Paris, la culture européenne peut-elle attendre son salut de Bruxelles? Rien ne l’indique. Alors que ce portefeuille comprenait jusqu’ici le domaine de l’éducation, voire d’autres composantes essentielles à l’avenir de l’Europe, c’est entre les mains du plus jeune de ses membres, le Maltais Glenn Micallef, que la Commission 2024-2029 a remis le destin d’un ensemble hétéroclite regroupé sous le label “Equité intergénérationnelle, culture, jeunesse et sport”.
Au regard de ce qui précède, la culture ne paraît pas avoir commencé l’année sous les meilleurs auspices. On aurait pourtant tort de se limiter aux apparences d’un contexte politique visiblement peu favorable. Car la culture est l’affaire de tous. A cet égard, la ferveur populaire, particulièrement chez les jeunes et en matière de concerts publics – domaine de prédilection de “SOS – Save Our Spectrum” -, a des chances de battre tous les records en 2025.