Le socialiste luxembourgeois Marc Angel n’est membre du Parlement européen que depuis cette législature. Mais il s’est déjà fait un nom dans la politique culturelle européenne. Originaire de la ville de Luxembourg, Angel est très enraciné et populaire dans son pays d’origine. Dans une interview avec SOS – Save Our Spectrum, il nous confie qu’il lui manque non seulement l’accès à la culture, mais aussi le contact avec les artistes.
Dans quelle mesure les expériences culturelles vous manquent-elles en période de pandémie ?
Internet, Netflix et une petite pile de livres non lus m’ont permis de profiter de la culture pendant la pandémie. Cependant, je dois admettre que le sentiment d’être assis dans un grand théâtre ou une salle de concert me manquait. Les personnes que l’on rencontre dans les lieux culturels m’ont également manqué.
Que demande votre groupe au Parlement européen pour soutenir les artistes ?
Le secteur culturel et l’ensemble des industries créatives, ainsi que le secteur du tourisme, ont été les plus touchés par la crise de Corona. C’est pourquoi notre Groupe S&D au Parlement européen demande que le plan de relance n’oublie pas les petites organisations et les artistes indépendants.
Nous demandons également un accès simplifié au Fonds européen d’investissement et au mécanisme en faveur du secteur culturel et créatif. Nous appelons la Commission européenne à créer un instrument de subvention des industries créatives.
Nous regrettons que la Commission, dans sa proposition de cadre financier pluriannuel publiée le 27 mai, ne prévoie pas de fonds suffisants pour la culture.
Nous demandons à la Commission d’augmenter ce budget : non seulement pour contrer les effets de COVID-19, mais aussi pour mieux façonner le secteur culturel à l’avenir. Plus précisément, nous demandons 2,806 milliards d’euros pour “l’Europe créative” dans le nouveau cadre financier pluriannuel.
Au fait : 40 % de l’ensemble du tourisme européen repose sur la riche offre culturelle de notre Union. Nous préconisons également un large soutien financier au tourisme culturel.
Les artistes ont besoin de fréquences pour leurs microphones radio – et utilisent donc avec succès les écarts de fréquence entre la télévision terrestre depuis des décennies. Entre la culture et la télévision, cela fonctionne à merveille. La télévision terrestre est le moyen le moins cher et le plus écologique pour les téléspectateurs de consommer la télévision – et la consommation ne peut être suivie (comme sur Internet) ou éteinte (comme par satellite). Quelle est pour vous l’importance des chaînes de télévision publiques dans le paysage médiatique ?
Les chaînes publiques sont importantes parce qu’elles sont indépendantes. Elles n’ont pas à tenir compte des contraintes commerciales. Par leur neutralité, elles contribuent également à la cohésion de la société. Dans le cas d’un radiodiffuseur privé américain, on peut observer comment il contribue à diviser la population sur place.
Les radiodiffuseurs publics sont également un bon antidote aux nombreuses fausses nouvelles qui sont diffusées sur les médias sociaux.
Quel spectacle voulez-vous absolument voir ou recommandez-vous pour la période suivant la pandémie ?
J’adore le programme de danse moderne du Théâtre de la Ville de Luxembourg, mais malheureusement la saison 2019/2020 s’est terminée plus tôt à cause de Covid-19. J’attends avec impatience l’automne et le nouveau programme.
Je ne voudrais pas non plus manquer l’une ou l’autre représentation dans le petit et beau théâtre Kasematten à Luxembourg !
L’interview a été réalisée par SOS le 9 juin 2020 à Luxembourg.
Fotos: Lynn Theisen